M.NYAMIEN MESSOU N'Guessan écrit:



Cher Monsieur Vincent Depaul,


Je vous souhaite un voyage en Côte d'Ivoire pour comprendre les bases théoriques du conflit ivoirien. Vous partez des effets pour évoquer les causes. C'est une démarche pleine de paradoxes qui ne peut prospérer.


En effet vous posez la question de savoir ce que veulent les forces nouvelles et vous arrivez à la conclusion que BEDIE veut une économie forte...

Il faut vivre en côte d'Ivoire pour comprendre les paradigmes de gouvernance d'Houphouet. Mais le plus dur chez vous c'est votre incapacité à lire une résolution comme la 1633 qui pour vous donne plein pouvoir au Premier Ministre qui devrait sortir selon votre interprétation de ladite résolution des rangs de l'opposition politique.



Je vous revoie à une re-lecture de la résolution et à toutes vos conclusions partielles sur la tenue de l'économie. Peut-être pensez-vous que nous sommes encore sous la loi cadre de 1956 ? Hélas non. Nous sommes dans le cadre d'une république qui veut rompre avec les paradigmes anciens.


Retenez une bonne fois que le jour où les africains comprendrons que les rebellions internes ne sont que des artifices, alors nous aurons fait un grand pas vers notre développement. Venez en Côte d'Ivoire pour mener ce beau combat car la lutte par procuration est souvent alimentée par des positions portées à bout de bras par les media sans prise réelle sur la réalité des faits.

NYAMIEN Messou N'Guessan

Secrétaire général du SYNARES




Ma réponse au SG du SYNARES


Cher monsieur,



Je trouve votre lettre vraiment démagogique et en d’autres circonstances, cela aurait pu prêter à rire! Vous qui avez pendant des années instrumentalisé la politique en Cote d'Ivoire, en introduisant la violence politique parmis les jeunes, vous qui avez tout bénéficié de la politique d'Houphouet, c’est vous qui, hypocritement dénoncez le système qui vous a permis de "sortir du trou" de la misère, faisant de vous, une classe d'élites privilégiés dans toute la sous région ouest Africaine.



Vous qui avez fait de la Cote d’Ivoire, une poubelle à cause de votre incompréhensible politique syndicale sans direction, sans valeurs et sans respect pour les autorités de la République, c’est vous qui, vous proclamez aujourd’hui refondateurs et patriotes face aux… Bref, vous vous proclamez de tout ce que vous n’êtes pas oubliant sur le chemin de votre hypocrisie tout le mal que vous avez fait à la Cote d’Ivoire en enseignant aux jeunes la violence dans les écoles et dans les universités.



Il y a tout juste 6 ans, avec la force de la baïonnette, le 24 décembre 1999, le PDCI-RDA abandonnait le pouvoir ; la Cote d’Ivoire abordait l’inconnu dans la crainte d’une crise qui pouvait empêcher le développement du pays. Avec l’arrivée au pouvoir de Gbagbo, les Ivoiriens qui l’on voté, pensaient que finalement, le FPI pouvait gouverner une transition politique qui pouvait conduire la Cote d’Ivoire sur la voie de la démocratie.



Cinq ans après son arrivée au pouvoir, les crises se sont succédées sans cesse. Et ceux qui, se proclamaient hier à haute voix, vrais démocrates, ne respectent plus les valeurs de la démocratie. Le non respect de la date constitutionnelle du scrutin d’octobre 2005 a plongé notre pays dans une nouvelle épreuve. Jamais depuis l’indépendance de la Cote d’Ivoire, le climat politique n’a été aussi dangereux. Il faut souligner que Gbagbo était élu parce que tous les candidats du PDCI-RDA étaient éliminés de la course à la magistrature suprême du pays avec la complicité du FPI et de certains magistrats complaisants. Et depuis son élection calamiteuse, Gbagbo a toujours multiplié les discours qui divisent le peuple Ivoirien en bons et en mauvais Ivoiriens.



Le plus grave encore, c’est que la Cote d’Ivoire est sans gouvernement depuis le 30 octobre, date de la fin constitutionnelle du mandat du président de la république et on voit bien que le FPI est pris à son propre piège. Rêvons-nous ou le ciel ne serait-il pas déjà tombé sur la tête de ceux qui vilipendaient Houphouet ? Ainsi les Ivoiriens sont en train de chercher la réponse à cette interrogation posée. Oui cher monsieur, je ne suis pas défenseur de la refondation, des pilleurs de la République, des assassins de manifestants qui ne demandaient que la liberté et la démocratie. Mais j’ai les yeux pour voir que le pays ne va plus depuis l’arrivée des refondateurs au pouvoir.



Aujourd’hui, vous êtes accablés par votre propre politique qui révèle toute l’étendue de votre incompétence à diriger la Cote d’Ivoire. Vous avez plongé le pays dans une sorte de coma économique depuis que vous êtes au pouvoir ; c’est la raison pour laquelle j’affirme que l’avenir de la Cote d’Ivoire se jouera sans vous aux prochaines élections d’octobre 2006, car la majorité des Ivoiriens déçus de votre politique ne vous voteront plus. Votre manque de vision politique et votre incapacité de sortir le pays de cette crise indiquent déjà la fin de votre règne.



Vincent Depaul (Italie)